séminaire accueilli par le cehta (centre d'histoire et de théorie des arts) /ehess
maîtres de conférences en arts plastiques à l'université de lille 3, membres du ceac
docteures de l'ehess en histoire et théorie des arts, chercheures associées au cehta

contact : valerie.boudier(at)univ-lille.fr ou annecreissels(at)orange.fr

séance du vendredi 13 avril 2018

Audrey Gouy
Docteure de l’Ecole pratique des Hautes Etudes/Paris Sciences-lettres Research University et de l’Université Ca’ Foscari à Venise. Enseignante-chercheuse en histoire de l’art antique et archéologie à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. 

« Polysémie du geste étrusque : le rituel au prisme de l’iconique (VIIIe-IVe siècle avant J.-C.) »


 Relief funéraire provenant de Chiusi (scène de symposion). Pietra fetida. Ve siècle avant J.-C.
Berlin, Staatliche Museen (inv. 1237)





Nous appréhendons le geste comme un élément-clé de « l’image-discours » et du rituel. Ainsi, l’un des axes de notre recherche actuelle s’articule autour de la question des gestes cérémoniels en Italie préromaine, à savoir les attitudes, postures et actions motrices codifiées qui marquent le rituel étrusco-latin et fondent des systèmes de cour. Nous limitons notre étude aux gestes liés à l’utilisation de substances liquides telles que le vin, l’eau, le sang, le lait et les huiles. Le même traitement alambiqué des mains, sorte de cheironomie, se retrouve dans les scènes de danse, mais aussi dans les scènes de combat ou de rituel funéraire, ce qui laisse supposer une polysémie du geste. Ce dernier serait adaptable au contexte de l’image et au médium qui l’accueille. 

La rareté de sources textuelles directes conduit à privilégier les sources iconographiques et archéologiques, et ainsi à se concentrer sur le système des gestes cérémoniels. Notre approche est anthropo-iconologique. Une étude typologique a permis de dresser un répertoire de plus de 4000 gestes iconiques, ou schemata. Leur étude révèle la codification et la condensation opérées par les imagiers et la temporalité qui est engendrée dans l’image par l’agencement de ces différents gestes. L’étude développe ainsi, et de manière complémentaire, l’épisémiotique. Le geste, tiré de la gestualité d’ensemble d’un rituel donné, est recomposé dans l’image afin de rendre le médium propitiatoire et de conserver la dimension agissante du rituel au travers de l’image.