Bartolomeo Passarotti, Portrait d'un homme, 1550-1592 huile sur bois, 97 x 79 cm, Leipzig, Musem der Bildenden Künste |
Des portraitistes tels qu'Ambrogio de Predis ou Botticelli au Quattrocento, ou encore Titien ou Bartolomeo Passerotti au siècle suivant, ont représenté des gestes décrits par Quintilien dans l'Institution oratoire (De institutione oratoria). Ce traité du Ier siècle après J.C. sur la théorie et la pratique de la rhétorique fait partie des textes incontournables de la Renaissance après sa redécouverte en 1416. Au livre XI, l'auteur s’intéresse à la posture de l'orateur et à sa gestuelle qui engage l'ensemble du corps dans le but de favoriser la diction, la mémoire et l'expression. Il est à la base de l’élaboration d’une véritable mise en scène du discours, dont on retrouvera l’influence majeure dans la prédication, la déclamation et le théâtre. On trouve aussi sa trace dans les traités des maîtres à danser lombards de la fin du XVe siècle et dans les théories sur la peinture. Mais cet ouvrage bénéficia, parallèlement, d'une réception liée aux qualités de son auteur, observateur attentif de la petite enfance et patient pédagogue : c'est bien de l'éducation de l'orateur qu'il est question. On retrouve son impact dans la réforme éducative du début du Quattrocento, puis dans les traités de savoir-vivre du siècle suivant.
Cette conférence sera centrée sur la lecture qu'ont pu en faire les peintres et leurs commanditaires à la Renaissance.