Ana Cecilia Hornedo Marin, doctorante en sciences sociales, théorie et histoire de l’art à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (Ehess, Paris). Sa thèse en cours s’intitule : « La figure de l’artiste révolutionnaire au XXe siècle. Le muralisme, des années 1920 aux années 1940 ». Elle est professeur à l’Ecole Spéciale des Travaux Publics où elle est membre de l’Institut de Recherche en Constructibilité (Estp/Irc, Paris).
José Clemente Orozco, Reconstrucción, o Revolución Social, fresque, 1926, Escuela Industrial (aujourd’hui mairie) Orizaba, Veracruz |
Si la genèse du geste du poing levé avec la paume serrée et l’avant-bras tendu est propre à l’Europe du début du XX siècle (Allemagne, 1924), au Mexique ce geste adoptera d’autres nuances. Une symbolique propre de gestes de lutte est introduite et construite par les artistes (dits) révolutionnaires, principalement connus comme les muralistes par leur technique et leur moyen d’expression : Diego Rivera, José Clemente Orozco et David Alfaro Siqueiros parmi d’autres.
A partir d’un corpus d’image nous tenterons de montrer comme se construisent les variantes d’un geste de lutte dans un pays comme le Mexique qui connaît une période de révolution sociale et politique, à partir de 1910 et jusqu’en 1940. Alors que les gestes de lutte sont peints sur les murs des édifices publics, les artistes donnent forme également à des gestes d’ordre et d’entente. Selon la condition sociale mais aussi le genre et l’ethnicité, le corps se transforme en expression de ce que sera l’homme nouveau métis de l’idéologie de l’Etat post-révolutionnaire.